Alexeï Samsonov, qui avait été promu au rang de commandant de l'Armée rouge et allait bientôt accéder au grade de colonel, était tranquillement assis dans un bar privé qui, malgré son exiguïté, était le plus prisé du Tout-Berlin. Les deux hommes attablés avec lui étaient également des officiers, mais ils portaient l'uniforme de la Reichswehr allemande. Ils avaient copieusement bu. Ils ne parlaient pas boulot. Ils étaient dans un état d’esprit trop gai pour ça et, de toute façon, on le leur avait interdit. Par jeu, les deux hommes en uniforme de la Reichswehr lui avaient demandé de décrire en grec ancien la fille qu'ils avaient vue sur l'Alexanderplatz. Samsonov avait répondu qu'il le ferait avec plaisir, mais que la décence lui interdisait d'employer certains termes pour la décrire. C'est alors que son adjudant, qu’il n’avait pas vu arriver dans son dos, lui chuchota quelque chose à l’oreille.
« Immédiatement ? » s’écria Samsonov en russe. Au bar, plusieurs personnes se tournèrent vers lui en entendant cette langue peu familière.
« Da » répondit l'adjudant, impassible.
Quand Samsonov arriva à sa chambre, son ordonnance l’attendait pour lui remettre le message câblé. Comble de l'urgence, l'ordre n'avait pas même été codé : REVENEZ IMMÉDIATEMENT A MOSCOU, était-il indiqué. Il jeta un coup d’oeil à l’entête du message dans le coin supérieur droit, où l’expéditeur était indiqué en lettres noires bien nettes, et il comprit que ce n'était pas une erreur.
« Rédigez une missive d’excuse pour nos hôtes » dit-il à son ordonnance, puis il chancela légèrement, posant une main sur la lourde table devant lui pour se retenir. Il sentait l'ivresse se dissiper rapidement. Pourquoi le réclamait-on ? Il cherchait dans ses souvenirs des erreurs, des malversations : il n'en trouvait aucune. Le câble l'avait frappé comme un coup de tonnerre dans une nuit calme. Les histoires inopinées débutent inopinément.
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Nous sommes fin Février 1921. Il est des choses que les Soviétiques auraient mieux fait de ne pas trouver, des secrets oubliés depuis la terreur aveugle d'un Ivan le Terrible à présent exhumés. Saurez vous taire une telle découverte ?
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Hé bien, comme chaque année, les gens, je m'en viens faire mon petit pèlerinage chambérien, retour aux sources, tout ça... Et j'aurais grand plaisir, en plus de vous revoir, que de faire jouer ce scénario aux volontaires.
Je serai présent de la dernière semaine de Juillet à la première d'Août... Je demande seulement l'hospitalité d'une table et de quelques chaises !